Burn-out et harcèlement

Publié le par aspu

Voici une association pas facile à tracer. Comment le harcèlement moral au travail peut provoquer un burn-out ? En cherchant un lien entre ces deux troubles psychologiques, on peut constater que ce monde du travail devient à force de compétitivité, de gestion en tout genre, de rentabilité optimisée, le creuset du mal-être extrême qu’est le burn-out. Autrement dit, le travail rend très malade s’il n’est pas encadrer par des règles acceptables par la travailleus et le travailleur.

Par les actes de gestion courante d’une entreprise moderne, il est facile à un dirigeant de se laisser aller à des comportements guère avouables. Devenir « harceleur »  ou « bourreaux » n’est pas si inhabituel dans le monde du travail.  Des règles et des structures d’entreprise inscrites dans des contextes économiques trop exigeants permettent à des supérieurs hiérarchiques de devenir acteurs d’harcèlements en tout genre pas facilement décelable et encore moins contrôlable. Ces supérieurs hiérarchiques  sont souvent des travailleurs acharnés et reconnus pour leur professionnalisme. Ils sont souvent un maillon important dans les structures entrepreneuriales, jouant entre des jeux d’individualisme inamicaux et de diverses stratégies de manipulation.  Ils sont souvent narcissiques et possèdent une forte image d’eux-mêmes, mais ils sont surtout reconnus dans leurs entreprises. Ce sont aussi des persévérants, des perfectionnistes et leurs charismes jouent aussi en leur faveur. Ils sont bien dans une meute comme de loups "prêt à tout" pour assouvir son but ultime dont celui de dominer sans partage.

L’entreprise moderne par son organisation devient le territoire de jeu de ces loups. Dans cette conception situationniste actuelle, les valeurs de solidarité, de civisme, d’honnêteté s’étiolent au profit de nouvelles valeurs sociétales comme l’individualisme, la compétition, l’efficacité, la performance ou encore l’image de l’entreprise. Les situations injustes se banalisent tout comme l’incompréhension d’ordres donnés ou encore l’inaxecibilité des dirigeants. Ces situations engendrent des mutismes à la fois des victimes et des témoins: c’est le piège !   Incapable d’accéder à un épanouissement professionnel, la future victime du burn-out est dans le piège qui se serre inexorablement, surtout si la situation perdure.  Avec le temps une certaine banalisation de ces situations vont permettre l’apparition de troubles psychologiques de plus en plus difficiles à redresser chez la victime. La combinaison du comportement du supérieur hiérarchique appuié par la soumission des collègues de la victime, le tout dans un territoire particulier, va mener à une situation irréversible et brutale.  D’un coup, ou presque, le malade s’écroule.

Comment sortir de l’enfer ? Il faudra alors poser les bonnes questions. Alors qu’il est d’usage de s’intéresser uniquement au malade donc à la victime, il existe une solution bien plus efficace. Celle de s’adresser à l’entreprise elle-même, créatrice de disfonctionnement malsain, devrait être le chemin de toutes les thérapies s’adressant à des personnes psychologiquement malades. En effet, est-ce bien le malade qui doit être soigné ou l'harceleur ou encore l’entreprise ? Je propose ici de m’adresser à ce milieu entrepreneurial incapable de créer des conditions acceptables par une mojorité de ses employés. Dans les faits, les axes de gestions modernes n’ont qu’un but : presser le citron jusqu’à plus soif ! C’est donc ce principe mis en place depuis plus de 30 ans avec la complicité des politiques, des financiers, des syndicats qui nous a menés à ces extrémités inacceptables.  Alors soigner le malade certes, mais n’oublions pas le creuset du harcèlement dans l’entreprise.

 Parler de ce milieu dans le domaine de la santé, c’est comme parler à un sourd. Pourtant la liaison me semble évidente. Au regard des statistiques et des visions émises par nos gestionnaires soi-disant modernes, force est de constater, qu’il est temps de crier dans ce silence assourdissant. Menez votre propre enquête, écoutez l’employeur et l’employé, regardez le fonctionnement des uns et des autres, expérimentez petit à petit,  sortez de l’enfer et contrôlez. L’entreprise est un lieu de perdition pour les âmes sensibles ! Seul, les pur-et-dures managers réussissent et pour cause, ils sont fabriqués pour ça : le harcèlement. C’est leurs  écoles qui les formatent hardiment. Ce sont eux les véritables malades mais ils sont invisibles. Le burn-out n’est que l’expression d'une réaction envers ces « puants » qui gouvernent. Leurs soifs de victoire, de gloire et d’argent, dans un lapse de temps de plus en plus court (15 ans maxi) poussent ces « malades-harceleurs » dans des situations qu’ils ne peuvent pas dominer. Ils n’ont le choix que de se surinvestir dans des postes de plus en plus complexes et finiront eux aussi par « mourir » sous leur bourreau qu’est la « position sociale ». Pour ça, ils sont devenus prédateurs sans même le savoir.  Ils vont rentrer en dissonance cognitive et chercheront à modifier leurs propres opinions pour être accepté dans ce monde de l’entreprise et accepter leurs propres actes. Par ce biais, s’installent des schémas socioculturels qui, petit à petit, mèneront les harceleurs à des comportements de plus en plus éloignés des idées pro-sociales. Ainsi la boucle est bouclée entre produire plus et moins cher par tous les moyens et risque de maladie, on arrive à créer des charges sociales qui pèsent de plus en plus dans le budget de l’entreprise. A en vouloir trop on perd tout !...        

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