Vaccins et Cancers

Publié le par aspu

Le Prix Nobel de Chimie Peter Agre affirmait récemment « Cuba est un exemple magnifique du comment peut-on intégrer les connaissances et la recherche scientifique » . Irina Bokova, président-directeur général de l’UNESCO, se disait « très impressionnée » par les réalisations scientifiques cubaines et montrait la volonté de l’Organisation des Nations Unies de les promouvoir dans le reste du monde. La question semble dès lors inévitable : disposera-t-elle de la collaboration indispensable des grands médias internationaux pour diffuser les résultats cubains ?

Concrètement, de quoi s’agit-il?

L’industrie publique médico-pharmaceutique de Cuba étant une des principales sources de devises pour le pays, elle est régie par des principes radicalement opposés aux pratiques des pays industrialisés.

D’abord, les recherches sont dirigées, en grande partie, vers le développement de vaccins. Ceux-ci ayant pour principal objectif d’éviter la maladie et, par conséquent, d' amoindrir les frais en médicaments. Dans un article de la revue « à comité de lecture » Science, les chercheurs de l’Université de Stanford (Californie) Paul Drain et Michele Barry assuraient que Cuba obtenaient de meilleurs indicateurs sur l'état de santé du peuple cubain que les USA en dépensant jusqu’à vingt fois moins. Dans cette étude, la raison avancée serait l’absence de pressions commerciales par les firmes pharmaceutiques et une stratégie d’éducation de la population axée sur la prévention. De plus, les thérapies naturelles et traditionnelles comme l’herboristerie, l’acuponcture, l’hypnose et beaucoup d’autres pratiques réputées peu rentables pour les fabricants de médicaments sont intégrées depuis des années dans le système de santé publique cubain. D’autre part, à Cuba, les médicaments sont distribuées d’abord dans le réseau hospitalier public national de manière quasi gratuite.

Finalement, Cuba produit des médicaments qu’il met à la disposition d’autres pays pauvres, à un prix très inférieur à celui de la grande industrie mondiale et, par toutes ces pratiques, le système de santé cubain reste un exemple d’équilibre financier.

Indubitablement, l’état cubain propose un schéma sanitaire remarquablement attirant. Déjà certains pays, environ 26 suivant les sources, importent soit les produits soit les concepts cubains avec profit. Ainsi, tout ceci casse complètement un stéréotype commercial très étendu, renforcé par le silence médiatique sur les avancées de Cuba. Chacun comprendra ici que la recherche médico-pharmaceutique d’avant-garde ne se produit pas seulement dans les pays appelés « développés ». Les pratiques commerciales, comme la philosophie de la gestion de la santé, issues de la grande industrie pharmaceutique se trouvent, de fait, aux antipodes des pratiques cubaines. Les résultats des études américaines semblent donner raison à ce dissident sous-développé.

Un autre aspect met en exergue les forces de Cuba. Le Centre d’Immunologie Moléculaire de La Havane, appartenant à l’État cubain, est le créateur de plusieurs vaccins contre certains cancers. Dès 1985 a été développé le vaccin de la méningite B, unique dans le monde, et plus tard d’autres, comme l’hépatite B ou la dengue. Un autre centre étatique cubain, les laboratoires LABIOFAM, développe des médicaments homéopathiques contre le cancer, c’est le cas du VIDATOX. En outre, il existe des recherches depuis des années pour développer un vaccin contre le VIH-SIDA. Mais Cuba a déjà développé quatre vaccins contre différents types de cancer. En 2012 Cuba brevetait le premier vaccin thérapeutique contre le cancer du poumon au niveau mondial, la CIMAVAX-EGF. Et en janvier 2013 on annonçait le RACOTUMOMAB. Des essais cliniques dans 86 pays démontrent que ces vaccins, bien qu’ils ne traitent pas la maladie, obtiennent une réduction des tumeurs et permettent une étape stable de la maladie en augmentant l’espérance et la qualité de vie.

L’exemple cubain nous offre à réfléchir de manière sereine et constructive, non plus pour le seul profit de la finance pharmaceutique et associés, mais pour le bénéfice du citoyen lambda et donc de la collectivité. Le Prix Nobel de Médecine Richard J. Roberts dénonçait récemment que les fabricants orientaient leurs recherches non à la guérison des maladies mais au développement de médicaments pour les indispositions chroniques, beaucoup plus rentables économiquement. Et il indiquait que les maladies propres aux pays pauvres ne donnent simplement pas lieu à des recherches, la rentabilité de ce genre de médicaments étant beaucoup trop basse. Pour cette raison, 90% du budget de la recherche pharmaceutique est destiné aux maladies ne visant que 10% de la population mondiale.

Nous comprenons ici qu’il existe bien des pistes pour améliorer l’état de la santé publique et donc son budget, mais il faut aussi comprendre que le mutisme des grands médias n’est que le résultat des lobbies économiques et financiers internationaux. C’est aussi par ces outils que toutes les prises de positions concernant la prévention sanitaire des gouvernements successifs cherchent à dénigrer le bon sens alimentaire. Manger sain, local et éco-responsable est en dehors de tout entendement pour nos dirigeants soit-disant éclairés par la recherche moderne. Reste à savoir laquelle!….. En conclusion, il existe bien des vaccins pour certains cancers mais il semble que personne n'a d'intérêt à divulguer l'information sinon quelques blogueurs fous, dont je suis.

A Vous lire

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article